Communiqué publié conjointement avec la Première nation des Kwanlin Dün et la Première nation de Carcross/Tagish
Dans une dans une étude récente, Kate Helwig et Jennifer Poulin, de l’Institut canadien de conservation, révèlent l’utilisation de castoréum dans la fabrication d’une javeline (aussi appelée atlatl) il y a 6 000 ans au Yukon. Selon les scientifiques, il s’agit de la première identification de castoréum sur un artéfact archéologique. L’arme de chasse d’une longueur de deux mètres a été découverte à l’automne 2018, alors qu’elle se libérait d’une plaque de glace fondante dans les territoires traditionnels de la Première nation de Carcross/Tagish et de la Première nation des Kwanlin Dün.
Le projet de recherche a été amorcé lorsque Valery Monahan, conservatrice aux musées du Yukon et coauteure de l’étude, a observé un résidu orange inhabituel enduisant les tendons et le bois aux points d’attache des composantes de la javeline. L’analyse de ces résidus a révélé qu’il s’agissait de castoréum, une substance odorante que sécrètent les castors pour marquer leur territoire. On ignore si la substance servait d’agent de conservation, d’adhésif ou de colorant. Cependant, d’autres usages de produits du castor par les peuples des Premières nations dans le nord subarctique sont bien connus.
Des études similaires sur d’autres artéfacts issus de plaques de glace au Yukon ont révélé l’usage d’un mélange de résine d’épinette et d’ocre rouge comme adhésif. La découverte du castoréum constitue un autre exemple des connaissances avancées que possédaient les anciens peuples des Premières nations du Yukon sur leur environnement, leur territoire et leurs ressources. Grâce à ces connaissances, ils pouvaient utiliser une vaste gamme de matériaux pour fabriquer les outils assurant leur survie tout au long de l’année.
Un travail en partenariat avec les six Premières nations dont les territoires traditionnels englobent les plaques de glace a donné lieu à des découvertes d’anciens outils et artéfacts de chasse sans précédent. Ces découvertes jettent un nouvel éclairage sur le passé du Yukon. L’étude scientifique qui vient d’être publiée témoigne de l’extraordinaire degré de préservation de ces artéfacts et de l’information qu’ils renferment, et montre à quel point il nous reste encore beaucoup à apprendre sur la vie des premiers peuples du Yukon.
Nos ancêtres vivaient en symbiose avec la terre, l’eau et les animaux dans nos territoires traditionnels. Ils savaient utiliser les matières qu’on trouve dans la nature pour fabriquer des outils complexes et ingénieux, comme l’atlatl. Shä̀w níthän à tous ceux qui ont travaillé ensemble pour redécouvrir cette technologie ancienne, qui nous rapproche du savoir de nos ancêtres.
Nos territoires recèlent de nombreux secrets et des traces de notre passé. La découverte et l’étude de ces artéfacts sont importantes non seulement d’un point de vue scientifique et historique, mais aussi d’un point de vue culturel. Vivre en harmonie avec la terre, l’eau et la faune, c’est l’histoire de notre peuple. La créativité et l’ingéniosité de nos ancêtres ne cessent de nous impressionner et de nous inspirer. Gunalchéesh aux personnes qui nous aident à rester en lien avec cet héritage.
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Le projet de recherche sur les plaques de glace du Yukon est une initiative conjointe de la Première nation de Carcross/Tagish, des Premières nations de Champagne et d’Aishihik, de la Première nation de Kluane, de la Première nation des Kwanlin Dün, du Conseil des Ta’an Kwäch’än, du Conseil des Tlingits de Teslin et du gouvernement du Yukon.
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Le castoréum est une substance odorante sécrétée par les castors pour marquer leur territoire. Des échantillons de castoréum moderne ont été fournis par Peter Knamiller, du ministère de l’Environnement du Yukon, aux fins de l’analyse comparative.
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Le lieu de découverte de l’artéfact figure sur la liste indicative des sites du patrimoine mondial au Canada, qui est une liste des sites canadiens candidats au patrimoine mondial de l’UNESCO.
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Les javelines, qui étaient lancées au moyen d’un propulseur, étaient le projectile de chasse de prédilection chez les peuples des Premières nations du Yukon avant le 7e siècle. Cette arme de chasse a été remplacée par l’arc et les flèches au Yukon vers l’an 847.
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Kate Helwig, Jennifer Herkes, Valery Monahan et Jennifer Poulin donneront un exposé scientifique sur leur découverte au Centre de la Béringie le 17 juin à 11 h qui sera diffusé en direct sur la page Facebook du Centre d’interprétation de la Béringie du Yukon
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